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2 ans d’insécurité à Kwamouth : des écoles, maisons et églises détruites toujours réduites en cendres, des dizaines de villages encore occupés par les miliciens Mobondo 

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Juin 2022 – juin 2024, vingt-quatre mois se sont écoulés depuis le début des violences dans le territoire de Kwamouth en province de Maï-Ndombe à la suite d’un conflit foncier et coutumier entre Teke et Yaka, devenu, par la suite, activisme d’une milice dans toute la région de Bandundu, à Kinshasa et dans le Kongo-central. 

Deux ans après, le territoire de Kwamouth ne renaît toujours  pas de ses cendres. D’énormes défis restent à relever notamment dans le domaine des infrastructures. 

Des routes sont désertes, des écoles, des maisons, églises, etc. restent en cendres après les actes de vandalisme commis par les miliciens Mobondo. 

On cite principalement les axes Kwamouth-Masiambio, la RN17 de Kinsele  se prolongeant vers Bandundu-ville et Fadiaka. 

Les populations locales ont trouvé refuge ailleurs depuis deux ans. La société civile locale, qui alerte sur ce statu quo, invite le gouvernement à prendre des dispositions sécuritaires et humanitaires urgentes afin de rendre ces villages, de nouveau vivables. 

 » Le gouvernement n’a apporté aucune société après ces dégâts. Rien n’a été reconstruit et rien n’est annoncé. Par exemple, sur l’axe Kwamouth-Masiambio, les populations ne sont pas toujours rentrées. Nous demandons de l’aide au gouvernement pour reconstruire les maisons, les hôpitaux et les écoles. Parce que si les déplacés rentraient, où vont-ils habiter ? Les élèves déplacés où vont-ils étudier, s’ils tombent malades, où vont-ils se faire soigner ? C’est pourquoi le gouvernement doit intervenir « , a déclaré Théophile Mona, secrétaire de la société civile du groupement Bateke Sud. 

La gestion humanitaire de la crise de Kwamouth fait également plusieurs polémiques. Le chef du village Kimomo, lui, déplore l’inertie du gouvernement central, qui ne se serait pas déployé pour évaluer l’impact des dégâts sur les lieux affectés. 

 » Rien de spécial n’est encore fait car le gros de déplacés est toujours au refuge. Les habitations et les écoles, les centres de santé détruits non encore reconstruits. Et d’ailleurs, les villages qui ont subi les atrocités n’ont même pas été visités par le gouvernement pour évaluer les dégâts, sans compter les champs abandonnés par les fugitifs et pillés par les miliciens « , a livré Stany Libie, chef du village Kimomo à Kwamouth. 

Cette autorité locale précise cependant que les villages et campements  » Nkimwa, Esila, Makanisi, Mbomo, Bokurumwe, Menkwo, Ebulo, Sala ozwa, Engweme, Miboro, Masiambe, Kanana, Mubwa, Entsio, Liduma « , situés sur l’axe Kwamouth -Masiambio sont toujours sous occupation des miliciens. 

Il ajoute que sur l’axe RN 17,  » Show Maku  » et certains villages situés dans le Nganda Bangala sont « inaccessibles à la population locale ». Enfin, plusieurs villages situés le long du fleuve Congo notamment Mfumunzale, Nkomankiro, Kunzulu, etc. sont habités par les miliciens Mobondo. 

Le conflit à la base de ces affres remonte à juin 2022 au village Masiakwa. Les autorités coutumières locales (Teke) avaient résolu d’augmenter la quantité de la redevance coutumière d’un à cinq sacs à la récolte, situation qui a suscité une vive protestation des agriculteurs dont les Yaka. Du coup, un mouvement de chasse de tous les non-originaires a été lancé, poussant quelques habitants qui n’étaient plus les bienvenus à prendre les armes. Du déroulement des atrocités, des éléments de force de l’ordre et de sécurité ont été tués lors des affrontements dans plusieurs villages. Plusieurs centaines de miliciens ont été arrêtés dans le cadre des opérations menées par les FARDC. Des morts, des blessés et d’autres dégâts ont également été enregistrés. 

Une année après, une milice bien organisée a été identifiée par les institutions nationales. Mobondo est son nom. Ce mot fait référence aux pratiques fétichistes protégeant les membres de la bande à tous les coups de balles ou autres moyens de répression coercitive des forces loyalistes. 

actualite.cd

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