Jean-Lucien Bussa irrévérencieux envers Tshisekedi

Jean-Lucien Bussa a craché dans la sauce qui l’a nourri pendant plus de cinq ans. Auteur de propos irrévérencieux envers le président Félix Tshisekedi, Bussa a voulu rétropédaler. Mais, le mal est fait. Des organisations pro-Fatshi montent au créneau et exigent sa mise à l’écart pour indélicatesse et manque de loyauté à l’autorité suprême.

Lors de la conférence-débat organisée le jeudi 20 juin à l’université de Kinshasa, le ministre du Portefeuille avait insisté sur la diversification de l’économie, qui repose, selon lui, sur la stabilité institutionnelle et la qualité du leadership.
Dans son exposé, Jean-Lucien Bussa a insisté sur le fait que le guide devra être stratège, gestionnaire et visionnaire. L’orateur a harangué la crème scientifique, en déplorant le manque d’un leadership visionnaire capable de faire décoller le pays et le sortir du gouffre de sous-développement.

Sans même citer le nom, tout le monde a compris à qui il faisait allusion. Pure ingratitude s’il faut lier le marasme actuel à la faiblesse d’un prétendu leadership. Cette dérive de trop a fait bondir les associations pro-Fatshi qui n’ont pas tardé à dénoncer la maladresse d’un ministre chouchouté nommé encore au Portefeuille, mais qui, contre toute attente, s’active à patauger l’image de son chef dans la boue. Bussa peut-il expliquer aux Congolais qui ont voté Tshisekedi si le président n’a pas de vision claire ?, a pesté Kande.

En clair, l’ex-Mlc, sans conviction, a tenté d’embarquer l’auditoire en vantant ses propres idées d’un Congo moteur de développement de l’Afrique. De l’utopie. Là où il est passé, les témoignages le clouent. Au Commerce extérieur, les agents lui donnent la côte “médiocre”. Ils jugent son bilan largement négatif.

Selon Nouvelle génération politique Fatshi, dirigée par le président Totchumani Kisombe et la Force du génie Kongolais pour l’avenir, Bussa prépare déjà 2028. Ou soit, il fait le lit aux adversaires de Fatshi pour le descendre sur son bilan. D’autres encore plus virulents pensent que l’élu de Budjala tartine le chef dans le cadre d’un plan bien pensé pour le discréditer vis-à-vis de l’opinion publique.

La démission 

Heurtées par la médisance, les associations qui soutiennent les actions de Félix Tshisekedi exigent une seule chose à Bussa : la démission. Entre son démenti non convaincant et son orgueil démesuré, Bussa sent le sol se dérober sous ses pieds, constate un cadre Udps. Le vent souffle fort devant la case du leader de CODE. L’homme qui a bourlingué de Mobutu à Bemba, de Bemba à Kabila et enfin de Kabila à Tshisekedi, demeure d’ailleurs le recordman en longévité au gouvernement (8 ans depuis l’ère Kabila jusqu’à la gouvernance Fatshi). Il ne chôme pas et manigance toujours pour rester au pouvoir.

Sous Tshisekedi fils, il a pris davantage des ailes. Au bureau de l’Assemblée nationale, il a réussi à placer une cadre de son parti contre la sœur de Bemba. Tous les privilèges lui sont accordés par Fatshi. Malheureusement au lieu de lui rendre l’ascenseur, il verse dans la démesure, ce qui soulève, selon les protestataires, une question de loyauté du tout puissant ministre du Portefeuille.

Son départ du gouvernement est plus que jamais souhaité. Les organisations qui soutiennent Félix Tshisekedi exigent son départ sans condition. Dans une déclaration musclée faite le 3 juillet 2024, les associations dont « Nouvelle génération politique Fatshi » et « Force du génie Kongolais pour l’avenir » rappellent que depuis un certain temps, des « chauves-souris » tapies dans les institutions de la République, des gens qui sont ministres ou dirigeants des établissements publics, s’attaquent sournoisement au président de la République. Les deux organisations disent stop. Trop, c’est trop.

Nous, Nouvelle génération politique Fatshi, dirigée par le président Totchumani Kisombe et la Force du génie Kongolais pour l’avenir, dirigée par le président Génie Kande Mukendi, après avoir lu et écouté le discours de Jean-Lucien Bussa, ministre du Portefeuille dans le gouvernement Suminwa et ancien ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Sama Lukonde. Notons le bénéfice du doute sur la loyauté de Jean- Lucien Bussa envers le régime qui l’embauche, le paie et le soigne aux frais du Trésor public, exigeons sa démission pure et simple du gouvernement, en vue de lui permettre de bien mener ses actions d’opposant. Car celles-ci ne peuvent se mener au sein même du gouvernement, ont martelé les associations de soutien à président.

 Bussa, un ministre à double langage 

Le chef de file du regroupement politique Coalition des démocrates (CODE) n’inspire plus confiance. Son comportement ne reflète pas l’attitude d’un homme d’État, selon les deux organisations. Les Fatshistes le soupçonnent désormais d’être en connivence avec les ennemis de la République.

… Ce comportement indigne ne reflète pas l’attitude d’un membre telle que exigée par le règlement intérieur du gouvernement, et dénote du bicéphalisme caractéristique de ceux qui ont un pied dedans et un pied dehors, alignant ainsi monsieur Bussa dans le camp des potentiels complices des ennemis de la République, s’insurgent-ils.

Nommé ministre d’État chargé du Plan dans le gouvernement Samy Badibanga, Bussa a ensuite été permuté au Commerce extérieur en mai 2017 sous Bruno Tshibala. Depuis, il a enchaîné. Sylvestre Ilunkamba (2019), Jean-Michel Sama Lukonde 1 et 2 (2020-2024), et maintenant sous Judith Suminwa, où il occupe le ministère du Portefeuille.

Rich Ntumba
OURAGAN

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