L’armée rwandaise s’est impliquée « de manière décisive » dans l’Est de la RDC (ONU)

Le rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, soumis au Conseil de sécurité, révèle que les interventions et opérations militaires des Forces de défense rwandaises (RDF) « se sont étendues au-delà du simple soutien » aux opérations du groupe armé M23 pour « s’impliquer directement et de manière décisive, permettant aux RDF et au M23 d’obtenir des résultats militaires » dans plusieurs zones de la province du Nord-Kivu.

Dans un communiqué annonçant le briefing de ce jeudi sur le renouvellement du comité des sanctions (1533), l’ONU a indiqué que le rapport de ses experts explique également comment le déploiement de technologies militaires avancées a renforcé les opérations conjointes M23-RDF et affecté la dynamique du conflit, notamment en obligeant à clouer au sol tous les moyens aériens militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Par ailleurs, ce document note que le gouvernement congolais a continué d’utiliser des milices armées connues localement sous le nom de Wazalendo (patriotes) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé d’origine hutue actif dans l’est de la RDC, comme mandataires dans le conflit contre le M23 et le RDF.

Il indique aussi que « les instructions du chef d’état-major des FARDC de mettre fin à la collaboration avec les FDLR n’ont pas été respectées » et que les FDLR sont restées un acteur important dans le conflit, bien qu’elles aient été soumises à des pressions.

En outre, le rapport fait référence au soutien apporté aux FARDC par la Force de défense nationale du Burundi déployée dans l’est de la RDC dans le cadre d’un accord bilatéral, ainsi que par des sociétés militaires privées et la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC) déployé depuis décembre 2023.

Les experts onusiens ont détaillé également l’exploitation illégale des ressources naturelles par la plupart des acteurs armés, notamment le Wazalendo et le M23, rendant les minerais de la région inéligibles au commerce et posant un risque sérieux de contamination de la chaîne d’approvisionnement.

Dans ce rapport, l’ONU a déclaré avoir « obtenu des preuves confirmant le soutien actif apporté au M23 par certains responsables de l’UPDF [Force de défense populaire ougandaise] et de la chefferie des renseignements militaires », allégations que l’Ouganda nie.

afriquactu.net

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