Fizi : Plus de 4 000 ménages déplacés à cause des affrontements entre rebelles burundais et Mai-Mai Yakutumba**
Les violents affrontements entre les rebelles burundais de Red Tabara et les groupes d’autodéfense locaux, notamment les Mai-Mai Yakutumba, ont causé un déplacement massif de populations dans le territoire de Fizi. Des villages tels que Rugezi, Bigaragara, et Kabandja, entre autres, sont les plus touchés par cette situation.
Les affrontements, particulièrement intenses dans le groupement de Basimunyaka Sud, secteur de Lulenge, ont forcé les habitants à fuir leurs maisons. La société civile locale rapporte que ces combats durent depuis plusieurs jours, provoquant une migration massive des résidents vers des zones plus sûres.
Initialement, 682 ménages déplacés ont été recensés, mais ce chiffre a rapidement augmenté. Selon Maître Jacques Alimasi, président de la société civile de Fizi, le nombre total de ménages déplacés a atteint 4 607. Les villages de Monda, Sala, Kabandja, Asaulu’wa et d’autres ont vu leurs habitants chercher refuge dans
des localités comme Akungu, Malingumu, Kagembe, Lukubu, Makumbu, Kakunga et Nondo.
La société civile condamne fermement ces violences, les qualifiant de « crimes graves affectant la paix et la sécurité internationales », comprenant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elle dénonce également les violations des droits de l’homme commises par les belligérants dans les hauts plateaux de Fizi.
Samy Kalonji Badibanga, l’administrateur du territoire de Fizi, a confirmé les affrontements. Lors d’un conseil territorial de sécurité, un appel à la paix a été lancé aux factions en conflit, notamment les mouvements FBB de Ngoma Nziti et CNPCS de Yamuri Yakutumba, en leur demandant de cesser les hostilités et de se concentrer sur le développement et la lutte contre les Red Tabara, identifiés comme les pillards des ressources minières locales.
Les Red Tabara, une milice burundaise réfugiée dans les hauts plateaux après avoir été chassée de leur pays, collaborent avec les groupes Ngumino et Twigwaheno de Makanika. Depuis le début de l’année, des combats opposant les Wazalendo à ces rebelles ont déplacé des milliers de personnes, aggravant la crise humanitaire dans la région.