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Congé menstruel: ces pays d’Asie et d’Afrique qui ont déjà franchi le pas

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Les députés espagnols ont voté définitivement, jeudi 16 février, une loi accordant aux femmes un « congé menstruel » en cas de règles douloureuses. Un arrêt qui devra être accordé par un médecin et qui sera financé par la Sécurité sociale. Ce nouveau dispositif est une première en Europe mais pas en Asie ni en Afrique, avec des exemples tout de même contrastés.
 
En Europe, l’Espagne est considérée comme un pays à l’avant-garde de la défense des droits des femmes. Le congé menstruel ne fera que renforcer cette image. Ce 16 février 2023 est un « jour historique pour les avancées féministes », a déclaré la ministre de l’Égalité, Irene Montero.

Mais d’autres pays ont montré le chemin depuis longtemps. En Asie, le Japon, depuis 1947, et l’Indonésie, depuis 2003, accordent ce droit aux femmes. Mais également les Philippines, la Corée du Sud, Taïwan et, en Afrique, la Zambie. Le Japon a certes inscrit tôt le congé menstruel dans la loi, mais il y a un bémol de taille : seul un tiers des entreprises proposent de payer ces jours chômés. Résultat, seulement 0,9% des employées japonaises éligibles en profitent.

Même chose en Corée du Sud : une femme qui souffre de règles douloureuses ne sera pas payée le jour où elle sera absente. Du côté de Taïwan, les congés menstruels sont remboursés, mais seulement comme des demi-journées travaillées.

Les femmes indonésiennes sont mieux loties avec jusqu’à deux jours de congés payés par mois. Sauf que, dans la pratique, bon nombre d’entreprises choisissent d’ignorer cette loi qui date de 2003.

La palme du droit le plus favorable aux femmes revient à la Zambie : depuis 2015, le pays accorde aux femmes un jour par mois, sans préavis ni certificat médical. Une journée surnommée la « fête des mères ».

Une loi très ancienne en Indonésie
 
C’est en réalité en 1948 que cette législation voit le jour, trois ans à peine après la déclaration d’indépendance de l’Indonésie, rappelle notre correspondance régionale, Juliette Pietraszewski. À l’origine, la loi était la suivante : «  Toute femme peut bénéficier de deux jours de congés payés par mois si elle ne peut pas effectuer son travail ».

En 2003, le texte est modifié, dans le cadre de négociations entre les employeurs et les mouvements ouvriers et syndicats, sous le mandat de Mégawati, première femme présidente en Indonésie. Depuis, la loi autorise donc le congé menstruel si la salariée ressent de la douleur et son application repose sur un accord entre la travailleuse et l’entreprise via les conventions collectives. Sauf que dans la pratique, certaines sociétés n’autorisent parfois qu’un seul jour de congé menstruel, d’autres ignorent la loi.

Pour certaines Indonésiennes, obtenir un congé menstruel est aussi compliqué, selon les employeurs. En fait, tout dépend des conventions, souligne Juliani Malik, conseillère juridique à Jakarta : « Tout revient à la façon dont vous négociez vos droits du travail. Le gouvernement a fourni la réglementation et après tout dépend des sociétés. Donc la société peut se conformer ou peut essayer de s’en tirer autrement. Cela dépend aussi de la façon dont les femmes parlent de ce droit ou laissent faire. » Et pour cette conseillère juridique comme pour beaucoup d’Indonésiennes, ce droit est précieux et constitue une avancée en matière des droits de la femme.


RFI / MCP, via
ttop10buzz.com

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