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EAC, SADC, MONUSCO… : risque de tour de Babel dans l’Est

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Bientôt les forces de la SADC dans l’est de la RDC. Nouvelle rassurante. Les Congolais ne sont pas près d’oublier l’intervention salvatrice des troupes d’Afrique australe-Angola, Zimbabwe, Namibie- en 1998 dans le contexte de la même guerre d’agression.

Dans un pays où l’histoire a coutume de bégayer quand elle ne se répète pas -pour le meilleur et pour le pire-, l’opinion congolaise peut rêver du remake du haut fait d’armes d’il y a un quart de siècle. Reste à toucher du bois pour qu’il en soit vraiment ainsi. À savoir que l’appui militaire de la SADC aux FARDC change effectivement la donne sur le terrain. Avec à la clé la sanctuarisation de l’intégralité du territoire national. Quel Congolais normalement constitué trouverait à y redire ?

Seulement voilà, l’intervention des troupes de la SADC ne va pas sans charrier quelques difficultés et la sempiternelle question de la sous-traitance de la défense du pays.

D’abord, les forces d’Afrique australe vont s’installer dans une région déjà sous « contrôle » des troupes controversées de l’EAC. Ces dernières ont trouvé les « primo-occupants » qu’est le contingent de la MONUSCO.

Que d’armées ! Que de nationalités ! Que d’intérêts pas toujours convergents ! Un patchwork en perspective. Pire, une tour de Babel en vue. Avec le risque que, faute de coordination, trop d’intervention ne tue l’intervention.

Ensuite, même entre « camarades » de la SADC, la solidarité a un coût. Il faudra bien passer par la case « échange de bons procédés ». Soit en espèces… Sonnantes et trébuchantes, soit en nature. Il n’y a donc rien pour rien. Facture pour les forces de l’EAC, gros chèque ou l’équivalent pour les soldats de la SADC.

Enfin, applaudir de deux mains l’arrivée des combattants d’Afrique ne saurait exonérer les Congolais de la question existentielle de l’auto-sanctuarisation de leur territoire national, gage de la véritable indépendance. Plus de soixante ans après l’indépendance, la RDC ne devrait pas être continuellement sous les fourches caudines de l’extérieur pour sa sécurité.

Difficile de se formaliser de l’ingérence dans les affaires domestiques si on n’est pas -encore- capables de prendre en mains la défense du pays. Au passage, on peut toujours se demander pourquoi ne pas investir massivement dans les FARDC les ressources que l’on alloue aux forces étrangères, africaines soient-elles.

« Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour ; mais si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie ». Puisse ce proverbe chinois soluble dans toutes les cultures aidé Kinshasa à changer le fusil d’épaule. 

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