Ultimate magazine theme for WordPress.

Force régionale : Félix Tshisekedi commence à déchanter !

0

Alors qu’il espérait que la Force régionale allait neutraliser le M23 dans le Nord-Kivu, le chef de l’État congolais se rend visiblement compte que ses homologues de l’Afrique de l’est lui ont vendu du vent.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi interpelle en aparté le commandant de la Force régionale de l’EAC (Communauté des États de l’Afrique de l’EST) en présence du président Kenyan et du représentant de la RDC au processus de paix de Nairobi.

« Vous n’êtes pas venus pour favoriser le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes, soyez attentifs à cela, communiquez avec la population», a martelé Félix Tshisekedi.

Ces paroles trahissent une déception du chef de l’État congolais qui misait gros sur cette Force constituée des pays de l’Afrique de l’Est, excepté le Rwanda accusé par la RDC de soutenir en hommes et munitions les rebelles du M23.


On est donc loin de l’enthousiasme qu’affichait le chef de l’État congolais concernant cette Force régionale. En septembre dernier, en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New-York, Félix-Antoine Tshisekedi avait, devant les caméras de France 24 et RFI, indiqué que le contingent kényan allait entrer par Bunagana occupé depuis juin 2022 par le M23 et « on verra ce qu’on verra ».

Depuis, le contingent kényan s’est bel et bien déployé en RDC, mais en sautant Bunagana pour atterrir en avion à Goma. C’est ce même contingent qui occupe aujourd’hui Kibumba et le camp de Rumagabo lui cédés par le M23 avec interdiction formelle d’y voir les Forces armées de la RDC. Il s’agit, pour tout dire, d’une zone tampon. En tout cas, rien de ce qui a été prévu dans la mission de cette Force régionale déterminée par les chefs d’État de la région en avril et juin 2022 à Nairobi.

*La Désolation de Kinshasa*

« Le gouvernement de la RDC tient à rappeler que le mandat de la Force régionale est, sans équivoque, offensif selon la lettre et l’esprit des communiqués des trois Conclaves des chefs d’État de la CAE d’avril et juin à Nairobi, ainsi que du communiqué final du mini-Sommet de Luanda sus évoqué », a rappelé dans un communiqué le 5 février Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères.

En clair, Kinshasa, en première ligne le président Tshisekedi, déchante déjà. Tout indique que la Force régionale n’est pas venue combattre le moindre groupe armé, donnant ainsi l’impression d’être une force d’occupation. Elle s’est fait même amie du M23, en témoigne des selfies entre les responsables militaires de la rébellion et les officiers de la Force régionale.

*La société civile ne se fait plus d’illusions*

C’est depuis le 15 janvier que l’ultimatum donné à Luanda au M23 de quitter les zones occupées a expiré. Non seulement ils gardent quasiment toutes leurs positions, ces rebelles soutenus par le Rwanda gagnent de nouvelles localités. La dernière en date était la cité de Kitshanga dans le Masisi.

La société civile congolaise ne se fait plus d’illusions d’ailleurs : elle réclame le départ pur et simple de cette Force régionale. Hier lundi, la ville de Goma a été paralysée par la grève générale décrétée par les mouvements citoyens pour exiger le départ de cette Force qui, par ailleurs, n’a pas des capacités logistiques que pourrait avoir la Monusco, cette autre touriste dans la région. Cette grève générale va durer six jours.


C’est tout dire du rejet populaire de cette Force et par ricochet de l’adhésion du pays à l’EAC, un conglomérat de pays déstabilisateurs de l’est de la RDC.

Après avoir donné pleinement confiance au « frère Kagame », Félix Tshisekedi est en train de commettre une nouvelle erreur stratégique dans la résolution de la crise de l’est avec l’EAC. Cela risque de lui coûter cher lors de la prochaine présidentielle.

Leave A Reply

Your email address will not be published.