Le pari des dépenses estivales du président de Barcelone, Joan Laporta, sera-t-il payant?

Le mois dernier, le vice-président économique de Barcelone, Eduard Romeu, a affirmé qu’il avait besoin de 500 millions d’euros pour « sauver le club ».

Aujourd’hui, six semaines plus tard, les géants espagnols déchus éclaboussent de l’argent sur le marché des transferts. Temps fort.

Environ 100 millions de livres sterling ont été dépensés pour Raphinha de Leeds et Robert Lewandowski du Bayern Munich, et des mouvements similaires pour Jules Kounde de Séville et Bernardo Silva de Manchester City sont en cours.

Le patron du Bayern, Julian Nagelsmann, a déploré que le Barça soit « le seul club qui n’a pas d’argent mais peut acheter n’importe quel joueur », et sa frustration résume l’humeur de nombreux observateurs qui ne peuvent pas comprendre comment un club avec des dettes de 1 milliard de livres sterling peut dépenser autant. fortement.

Mais cette perception est quelque peu erronée et la réponse est simple. Ici, nous examinons l’été financier extraordinaire du Barça et expliquons pourquoi c’est un énorme pari tout ou rien pour un club qui se retrouve à Las Vegas ce week-end se préparant à affronter le Real Madrid samedi.

Laporta tire les manettes

Le 16 juin, les membres du Barça – propriétaires du club – ont voté en faveur de l’autorisation pour le président Joan Laporta d’exécuter des mesures exceptionnelles, connues sous le nom de « leviers » économiques, afin de lever une importante injection de liquidités.

Le premier levier a vu le club vendre 10% de ses droits de télévision nationaux au cours des 25 prochaines années au fonds d’investissement américain Sixth Street, en échange d’un paiement immédiat d’environ 200 millions de livres sterling – assez, en d’autres termes, pour couvrir confortablement les signatures estivales du Barca afin loin.

Et vendredi, le club a annoncé qu’il avait vendu 15% supplémentaires de ces droitsà Sixth Street, rapportant 300 millions de livres supplémentaires.

Il est en outre prévu de vendre 49,9% des opérations de merchandising du club dans un proche avenir.

Ensemble, ces leviers devraient fournir une injection de trésorerie initiale de plus de 600 millions de livres sterling. Alors, oui, le Barça a maintenant de l’argent grâce à ces nouveaux accords financiers, même s’ils s’accompagnent du coût à long terme de la réduction des revenus de la télévision et du merchandising. Et ils représentent aussi un énorme pari.

Impatient que les jours de gloire reviennent

Après le gâchis laissé par l’ancien président Josep Maria Bartomeu, l’approche sensée pour reconstruire le Barça aurait peut-être été une reconstruction lente et régulière de l’infrastructure du club, en réduisant les coûts et en s’appuyant davantage sur un système de jeunesse exceptionnel.

Mais Laporta n’a ni le temps ni la patience pour cela.

Populiste charismatique avec un penchant pour les grands gestes, il ne veut pas qu’on se souvienne de lui comme « l’homme qui a contribué à relancer le Barça en jetant des bases solides pour un succès futur ». C’est peut-être sensé, mais c’est aussi ennuyeux, et Laporta ne fait pas ennuyeux.

Au lieu de cela, il veut entrer dans l’histoire en tant que chevalier héroïque en armure étincelante qui a rapidement restauré les gloires passées – dont il a également été l’architecte partiel lors de son premier mandat présidentiel entre 2003 et 2010.

Après une série stérile d’un seul titre de Coupe d’Espagne en trois ans, il est impatient de réussir. Il veut gagner des trophées majeurs, et il veut les gagner maintenant.

Laporta a donc tiré ses fameux leviers, levant suffisamment d’argent pour constituer théoriquement une équipe capable de remporter l’argenterie cette saison. À son tour, cela pourrait, également en théorie, générer plus de revenus grâce à une augmentation des prix en argent et des droits de télévision (en particulier en Ligue des champions, qui n’ont pas été vendus), ainsi qu’aux autres opportunités commerciales pouvant découler d’une équipe qui bat le monde.

Mais l’ampleur du pari ne peut être sous-estimée. À l’heure actuelle, nous ne savons pas si Raphinha passera au niveau supérieur; si Lewandowski (34 ans le mois prochain) peut éviter le déclin lié à l’âge ; si Ousmane Dembele peut éviter les blessures ; si les stars adolescentes Pedri, Gavi et Ansu Fati peuvent poursuivre leur émergence ; si le manager Xavi peut régler la défense.

Seul le temps nous le dira, et le pari est encore plus grand car il s’agit d’un accord unique. Conjurer une injection de liquidités à court terme en vendant les actifs commerciaux du club est certainement une astuce unique. Les leviers de Laporta ne peuvent pas devenir un événement annuel, donc les mouvements de cet été – à la fois sur et en dehors du terrain – doivent simplement porter leurs fruits.

Plus de mouvements à venir ?

Nonobstant les manœuvres financières de Laporta, il est clair que le Barça doit également devenir plus efficace sur le marché des transferts que ce à quoi nous avons assisté ces dernières années.

Un aspect immédiat de ce processus consiste à décharger une multitude de joueurs indésirables, dont Memphis Depay, Martin Braithwaite, Miralem Pjanic et Samuel Umtiti – une tâche difficile compte tenu de leurs salaires élevés et, dans certains cas, de longs contrats.

Ensuite, bien sûr, il y a Frenkie de Jong. Son cas est différent car, dans un monde idéal, Xavi le garderait. Mais le génie de Pedri et Gavi signifie que De Jong n’est pas un partant garanti, et il est donc consommable si le prix est correct.

Surtout, ce prix comprend non seulement les frais de transfert, mais également la recherche d’un accord sur les salaires différés par le Néerlandais au cours des deux dernières années et qui doivent maintenant être payés.

Cette négociation et la réticence de De Jong à rejoindre un club en dehors de la Ligue des champions sont des pierres d’achoppement majeures pour mener à bien son projet de transfert à Manchester United, ce qui déterminera probablement également si le Barça peut sérieusement poursuivre Silva.

Cet été intrigant contient donc plus de rebondissements, avant le début d’une saison vraiment tumultueuse pour le club catalan. Si le pari réussit, le déclin du Barça aura été rapidement stoppé et Laporta ressemblera à un génie; en cas d’échec, la chute du club pourrait devenir encore plus abrupte.