Opposition/Bloc de Lubumbashi : un monstre à quatre têtes

L’opposition dite Bloc de Lubumbashi est un monstre à quatre têtes à qui on souhaite longue vie et bonne chance dans sa lutte politique actuelle.

Mais malheureusement, l’histoire renseigne que pareil regroupement a toujours souffert d’un problème de longévité, chaque leader se considérant comme le plus populaire, susceptible de briguer les plus hautes fonctions du pays par voie électorale.

On a vécu pareille situation à Genval où sept leaders s’étaient mis ensemble pour une cause commune, au point d’élire celui qui devait faire face au dauphin de Joseph Kabila arrivé fin mandat. C’est deux jours après avoir élu le candidat commun que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe s’étaient désolidarisés de Bemba, Matungulu, Fayulu, Muzito et Katumbi. Aujourd’hui, l’opposition réunie à Genval n’existe plus.

Même chose pour la Dynamique de l’opposition qui n’a pas su résister dans le temps, alors que la présidence était tournante.

Actuellement, Fayulu, Sessanga, Matata et Katumbi convolent en justes noces. Ils multiplient des réunions pour monter des stratégies dans le but d’opérer l’alternance au sommet de l’État au terme des élections du 20 décembre 2023.

Parmi leurs points communs, tous sont candidats à la prochaine présidentielle. Les observateurs entrevoient déjà une dislocation à l’approche des scrutins tant attendus. Personne ne voit Moïse Katumbi désister au profit de Martin Fayulu, vice et versa. Très exigeant, Sessanga n’est pas prêt à se laisser faire en accompagnant les autres au sacre et jouer au figurant.

Mais pour l’instant, tout semble bien marcher. Moïse Katumbi a quitté Lubumbashi pour venir à Kinshasa et mener des actions sur place. La semaine dernière, ils ont animé une conférence de presse pour annoncer la nouvelle date retenue pour leur marche pacifique, à savoir le 20 mai. Une date qui coïncide avec la création du Mouvement populaire de la révolution, parti cher au maréchal Mobutu.

Déjà, une autre branche de l’opposition dit ne pas être concernée par cette manifestation. Il s’agit, entre autres, du Nouvel Élan d’Adolphe Muzito, Action pour le changement de Jean-Marc Kabund ou encore le Mouvement lumumbiste progressiste de Franck Diongo. Quant à la branche du FCC restée fidèle à Joseph Kabila, aucune option n’a encore été levée. Mais il sera une fiction de voir Kokoniangi ou Emmanuel Ramazani Shadary marcher aux côtés de Katumbi.

Cette situation fait le lit de l’Union sacrée de la nation qui aura, en face, un adversaire fragilisé, lors de la bataille du 20 décembre./mediascongo.net