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Présidentielle/Candidature unique de l’opposition : même sans rail, le train congolais roule sur la terre ferme pourvu que le déraillement leur permette de braquer le pouvoir à tout prix

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La Macédoine n’est pas seulement une recette culinaire, elle peut aussi être une recette politique. L’actualité congolaise est là pour le confirmer. En une semaine, la RDC connait toutes les météos possibles comme n’importe quel lieu peut connaitre, l’espace d’une journée, la canicule, la pluie, la neige, le froid.

L’opposition, multiple et diverse, se cherche un esprit commun qu’elle entend cristalliser en un homme. Elle recherche un candidat commun qui porte son combat et la mène à la victoire à la prochaine présidentielle. Pour y parvenir, une demi dizaine de candidats ont déjà dépêché en Afrique du Sud des représentants pour déblayer le terrain, ou pour le déminer s’ils ne le minent pas en même temps aussi. Pendant ce temps se réunissait dans la capitale une bien curieuse rencontre des candidats à la présidentielle.

Organisée par la CENI, la réunion dite « cadre de concertation », a certes eu le mérite de faire se rencontrer Félix Tshisekedi et son plus farouche opposant Martin Fayulu, mais elle a vite fait de trahir les failles d’un processus que les parties prenantes elles-mêmes considèrent comme une somme de pièges à rats. Acculé comme il l’était par différents candidats qui n’ont eu de cesse de le mettre en cause ou tout au moins de mettre en cause son impartialité, Denis Kadima devrait entamer un long exercice de remise en question au terme duquel il ne pourrait rester la même personne, ou au terme duquel il ne pourrait servir à la nation le dramatique théâtre d’une sélection au pif plutôt qu’une élection. Dramatiques aussi que sur un processus, les candidats ne conservent pas d’équidistance par rapport à une échelle de valeurs partagées. Comment comprendre que face au cafouillage dangereux d’un fichier électoral ou d’une cartographie volatile, d’autres candidats s’inquiètent plutôt de l’heure d’ouverture ou de fermeture des bureaux de vote ?

La CENI elle-même confrontée à ses propres choix logistiques, somme toute, foireux, reste sans argument, trouvant seulement que ces reproches sont exagérés. Comme si cela ne suffisait pas à donner de l’indigestion à nos pauvres estomacs longtemps sevrés de bonne nourriture, nous voici servis le lendemain, d’une nouvelle salade de chiffres. Une croissance vantée par le chef de l’État devant un congrès qui, par définition, a subi une ablation de la glande critique pour ne développer que celle de la compatibilité à tous égards.

C’est dire qu’entre un train d’élections précédé par une propagande précoce, même là où il n’y a ni rail ni gare et une tranquillité garantie par le simple bon sens, il se trouve des Congolais qui ont choisi de faire rouler le train sur la terre ferme pourvu que le déraillement leur permette de braquer le pouvoir à tout prix.

Congo365.cd

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