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RDC : Selon la Lucha, le régime de Félix Tshisekedi a instauré le « totalitarisme »

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Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha) a rendu public son
rapport dénommé « Fatshimetrie » sur les 4 ans de gestion du pays par l’actuel
Président de la République, Félix Tshisekedi.

Dans ce rapport, le Lucha indique que dans le registre de gouvernance politique
du président Félix Tshisekedi, il s’observe une dégradation de l’espace politique et
civique avec des formes de répression politique variées.
Le mouvement cite par exemple l’acharnement contre les supposés adversaires
politiques du Président avec à la tête la saga dans l’affaire Bukanga Lonzo de
Matata Ponyo, Ancien premier ministre.
Mais aussi « l’acharnement fiscal » à l’encontre de l’hôpital Panzi du prix Nobel
de la paix, Dr Denis Mukwege à Bukavu, l’arrestation des militants de LUCHA et
des artistes engagés, des militants politiques, ainsi que des journalistes muselés
et contraints à quitter le pays (l’expulsion de Sonia Rolley de Reuters ou la
clandestinité de Steve Wembi, etc).
En outre, la Lucha note dans son rapport que la police congolaise continue à
perpétrer des actes de répression « sanglante » ressortant d’un régime «

totalitaire », en connivence avec la Monusco.
«Le 25 et le 26 juillet 2022, les jeunes sont sortis manifester contre l’inaction et
l’inef icacité de la MONUSCO et la dégradation de la sécurité en exigeant le
retrait de cette force onusienne la plus coûteuse au monde mais aux résultats
médiocres. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang conduisant ainsi à
la perte de 10 manifestants à Goma et à des blessés. Alors qu’à Butembo, les
infiltrés dans les manifestations ont causé la mort d’un casque bleu et deux
membres de la police des Nations unies. Un autre casque bleu a été grièvement
blessé. En revanche, le président Tshisekedi a exigé des enquêtes au sein de la
police et à la Monusco pour juger les responsables de ces répressions mais force
est de constater que 6 mois après, aucune enquête n’a abouti et aucun procès n’a
été organisé, ce qui peut paraître comme s’il tolère cette pratique anti- droit-del’homme »

déplore la Lucha.

Par ailleurs, le mouvement note que les arrestations « non éclairées » et « non
élucidées » de François Beya, ancien conseil spécial en matière de sécurité et de
Jean Marc Kabund Wa Kabund, ancien vice-premier président du bureau de
l’Assemblée nationale, sont aussi inquiétantes et révélatrices du « totalitarisme »,
qui se construit au grand dam de la démocratie et de l’état de droit.
« Ce rétrécissement de l’espace politique et civique laisse présager à une volonté
du président actuel à construire un totalitarisme politique au détriment de la
démocratie pour laquelle, les Congolais y compris lui-même et sa formation
politique, l’UDPS, se sont dressés avec acharnement contre les dictatures de
Mobutu et de Kabila » regrette la Lucha.


« La corruption ancrée dans les politiques »
Pour conclure cette dimension politique du président Félix Tshisekedi, la Lucha
fait observer qu’il se constate avec regret que ce dernier a créé plusieurs agences
et établissements au sein de son cabinet déjà inondé par des conseillers politiques
marqués par les « corruptions, le trafic d’influence, de détournement et conflits
d’intérêt » dans plusieurs dossiers de passation de marché publics (projet
tshilejelu, construction des universités).
« Ces cas de corruption et détournement se multipliant au sein du cabinet
présidentiel amenuisent le courage, le travail et la popularité de l’IGF.
Pourtant ce dernier af irme mener des opérations de patrouille financière au
sein des institutions et établissements publics pour lutter contre ces pathologies
qui privent à l’état des milliards de dollars américains chaque année. En dépit
du discours af irmé du président sur la lutte contre la corruption, et même la
création de l’agence de climat des af aires lors de la restructuration de son
cabinet ce mois-ci, la corruption est une pratique bien subtile, ancrée, visible et
insidieuse marquée par l’élite dirigeante et économique surtout celle qui est au
pouvoir. Une fois de plus, le limogeage de plusieurs de ses conseillers trouve sa

justification sur ce répertoire. Là encore, il est essentiel de rappeler que la justice
n’a pas suivi et appliqué son travail de participer à la lutte contre la corruption
car, certains de ses proches qui ont arrêtés pour de cas pareils, ont été libérés
sans des motifs sociaux et peut-être judiciaires soutenus. Les cas sont légion et
nul n’a besoin d’en rappeler les noms » dénonce le mouvement citoyen.
La Lucha regrette que d’autres rapports de l’IGF rendus publics mettant en cause
la gestion et la gouvernance de certaines entreprises, sociétés ou de certains
ministères n’ont pas été investis par la justice, pour conduire des enquêtes pré
juridictionnelles en vue de rendre justice.


Elle déplore également le fait que le Président ait laissé planer le doute sur le
détournement et l’escroquerie dans la gestion de fonds collectés dans le cadre de
la perception d’une taxe « illégale et anti-sociale » appelée RAM par l’ARPTC, une
agence rattachée à la Présidence.
« Ces fonds de l’ordre d’une centaine de millions de dollars américains ne
ressortent pas dans les registres de la caisse de l’État selon les af irmations du
ministre de Finances sur Top Congo FM. Rappelons que c’est à la suite des fortes
mobilisations sociales que cette taxe a été supprimée en février 2022 par le
gouvernement sans rembourser l’argent perçu illégalement. Les plaintes de
consommateurs et des usagers concernés n’ont pas été traitées par la justice
congolaise » déplore la Lucha.


Dans ce même chapitre, le Lucha dénonce la création d’une panoplie d’agences et
d’établissements par le Président de la République, qui selon elle, surplombe le
rôle du Gouvernement et finit par flouer l’action gouvernementale portée par le
Premier ministre, pourtant seul répondant devant le peuple par l’entremise du
Parlement.

«On peut estimer que le Président a mis en place d’une manière consciente ou
inconsciente un gouvernement parallèle,» affirme la Lucha.

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