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Réunion de concertation : Kadima n’a pas convaincu

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20 candidats présidents de la République se sont rencontrés pour la toute première fois lundi 13 novembre 2023 à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa. D’autres se sont fait représenter. Parmi les personnalités présentes, Félix Tshisekedi dans sa casquette de candidat à sa propre réélection. Une mise en place bien calculée qui n’a pas manqué de retenir les attentions. Tshisekedi côte à côte avec Martin Fayulu et Noël Tshiani.

Le décor a bien fait de rassurer quant à la possibilité d’une rencontre au sommet entre les grands leaders politiques du moment afin de baliser la voie à des élections voulues transparentes, libres, inclusives et consensuelles. Félix Tshisekedi n’était pas encombré de sa lourde ceinture de sécurité, tellement le rendez-vous était politiquement délicat. C’est pour la toute première fois qu’un président de la République en fonction se prête à pareil exercice. Les rendez-vous du cadre de concertation de la Ceni n’avaient jamais connu la présence physique du président lui-même, puisque représenté à chaque fois par un mandataire. Installé, Félix Tshisekedi a serré la main à Martin Fayulu Madidi, l’un de ses opposants politiques les plus redoutables depuis la dernière élection présidentielle de 2018. Une poignée de main qui a soulevé des commentaires en sens divers. “Fayulu – Tshisekedi : Côte à côte dans la salle, côte à côte sur la photo de famille ! Est-ce un hasard ? Que s’est-il passé ? Étaient-ils en séance de travail exceptionnelle tous les deux ? Dîtes la vérité au peuple. La réconciliation ne devrait pas être secrète. Attendons les détails du huis clos”, a réagi un activiste de la société civile qui aimerait savoir ce que les deux personnalités se sont véritablement dits.

 Kadima s’explique sans convaincre 

« Je vous lance un vibrant appel à jouer pleinement votre rôle parce que la CENI, qui compte jouer le sien, est disposée à construire avec vous une relation de collaboration basée sur le respect mutuel pour la tenue des scrutins crédibles, transparents, inclusifs et apaisés », a déclaré Denis Kadima, le président de la CENI. En présence des membres du Bureau et ceux de la plénière de la CENI ainsi que d’un parterre d’invités et des médias, le numéro un de la Centrale électorale a loué l’engagement qu’ils ont pris, chacun, à faire acte de candidature tout en les félicitant puisque faisant partie de l’élite congolaise dont un est appelé à assumer de lourdes charges à la tête d’un grand pays aux dimensions d’un sous-continent. « Je me fais le devoir de présenter les félicitations de la CENI aux 26 candidats ici présents ou représentés par leurs mandataires pour avoir franchi toutes les étapes liées au dépôt des dossiers de candidature, à leur examen par la CENI et au traitement du contentieux par la Cour constitutionnelle. Les candidats retenus pour la course à l’élection présidentielle peuvent être considérés comme faisant partie de l’élite congolaise par le simple fait que l’un d’entre eux sera élu président de la République le 20 décembre 2023. Il sera appelé à assumer de lourdes charges à la tête d’un grand pays aux dimensions d’un sous-continent », a relevé Denis Kadina. Des mots qui n’ont pas suffi à calmer des opposants déçus et courroucés par les travers du processus électoral en cours.

 Fayulu et Tshisekedi insatisfaits du travail de la CENI 

Le leader de l’Écidé, Martin Fayulu, a immédiatement interpellé la CENI sur sa conception même du cadre de concertation entre la CENI et les candidats à l’élection présidentielle de décembre 2023. “Je vais commencer par dire, Père, pardonne Monsieur Kadima et les membres de la CENI pour leur volonté de mener un processus électoral opaque. Et père, merci d’avoir fait que leurs crimes ne soient pas parfaits. Nous sommes venus ici, comme dit Augustin Matata, par politesse. Ce n’est pas ça que nous avons demandé. On vous a demandé une réunion entre les candidats présidents de la République et la CENI pour se fixer, se convenir des règles du jeu. Et vous venez ici comme si vous amenez vos écoliers au zoo et leur dire voici les espèces d’animaux qui existent dans le monde. Non”, a-t-il recadré la CENI. Le candidat Fayulu s’est appuyé sur un rapport de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dont les recommandations exigeaient l’observance d’une certaine rigueur dans la gestion du processus. “Regardez monsieur Kadima, membre de la CENI, voilà le rapport de 68 pages de l’OIF et voilà comment l’OIF fait la synthèse en trois lignes : Un fichier électoral inclusif, exhaustif et actualisé, mais perfectible. Et donc nécessitant des améliorations ayant fait l’objet des recommandations à court et moyen terme en vue notamment de son affichage provisoire pour permettre d’aboutir à des listes électorales définitives conformément à la loi”, a encore souligné Fayulu. Pour lui, les amis de Kadima ont fait un audit orienté et produit un “torchon” (rapport) de 137 pages dans lequel il n’y a rien. Dans ce document, a-t-il soutenu, on y retrouve nulle part le nombre d’électeurs qui ont été enregistrés par la CENI moins encore une quelconque recommandation pertinente. Fayulu n’y a retrouvé qu’une seule formule de recommandation consistant à “donner aux candidats présidents de la République une liste expurgée pour augmenter la confiance”, ce que la CENI n’a pas fait.

Pour sa part, Félix Tshisekedi a également exprimé quelques inquiétudes sur la marche du processus électoral. Le candidat Tshisekedi a déploré précisément le monnayage des duplicatas des cartes d’électeurs par certains agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « Monsieur le président, je reviens sur le monnayage des duplicatas. Une de mes représentantes qui est aussi candidate à la députation nationale a été interpellée par l’électeur dont la carte a connu quelques problèmes de défectuosité. Et là, malheureusement, des agents de la CENI lui ont exigé de l’argent en raison de dix mille francs congolais par duplicata », a déclaré Félix Tshisekedi. Des observations renforcées par le même candidat : « Je vous prie monsieur le président, de tout mettre en œuvre pour, non seulement éradiquer définitivement ce genre de pratiques, mais aussi trouver ce genre de responsables et de les sanctionner, parce que ça commence comme ça et on ne sait pas comment ça va finir », a-t-il prévenu.

Jeanric Umande

Source : ouragan.cd                                                                                 

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