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Serge Tshibangu à la traque de J. Kabila en Afrique australe et en Namibie où ce dernier possède plusieurs résidences : Quid de la piste kényane des oligarques biélorusses ?

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Joseph Kabila pisté par les services de Félix Tshisekedi. L’ancien président Joseph Kabila, qui circule depuis fin 2023 entre plusieurs pays d’Afrique australe, reste fidèle à sa réputation de taiseux. Sa dernière déclaration publique remonte à juin 2023.

Un silence et une absence propices à toutes les spéculations à Kinshasa, où le pouvoir tente régulièrement de se renseigner sur sa situation et sur ses intentions. D’autant plus que les services de sécurité assurent que Joseph Kabila a quitté la RDC avant la tenue des élections de décembre 2023 sans en aviser les autorités», indique Africa Intelligence.

Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, le parti au pouvoir), était plus direct dans ses accusations . Le 30 mars puis le 9 avril, devant des militants, celui-ci a accusé Joseph Kabila de soutenir le Mouvement du 23-Mars (M23), un groupe armé épaulé par l’armée rwandaise qui contrôle une partie de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays. « Kabila est parti en catimini sans laisser de traces », a-t-il déclaré, suggérant que des « turbulences » sont à craindre.

Fin janvier, celui qui a dirigé la République démocratique du Congo (RDC) pendant plus de dix-sept ans était en Afrique du Sud, où il a validé le sujet de sa thèse de doctorat à l’Université de Johannesburg. Un mois plus tard, il était en Namibie pour les funérailles du président Hage Geingob. Il a ensuite disparu des radars.

Si Joseph Kabila demeure invisible, son nom a ressurgi le 5 avril dans une vidéo dévoilée à la presse par l’armée congolaise. Les renseignements militaires y interrogent Eric Nkuba Shebandu, arrêté en Tanzanie début janvier. Ce conseiller de Corneille Nangaa, président de la commission électorale de 2015 à 2021 et désormais à la tête de l’Alliance fleuve Congo (AFC), affirme notamment que Joseph Kabila et John Numbi, l’ancien inspecteur général de la police, sont en lien avec cette nouvelle plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie.

Début mai, le haut représentant de Félix Tshisekedi, Serge Tshibangu, s’est rendu à Windhoek pour évoquer la présence prolongée sur le sol namibien de Joseph Kabila. Ce dernier y possède de longue date plusieurs résidences. Mi-mai, l’ex-président congolais aurait quitté le pays pour une destination inconnue, sans qu’il soit possible pour l’heure d’établir un lien de causalité avec le déplacement de Serge Tshibangu».

Joseph Kabila possède plusieurs résidences en Namibie

 Kabila posséderait plusieurs propriétés résidentielles en Namibie, dont un luxueux domaine de 36 hectares au sommet d’une colline à Brakwater, situé à environ trois kilomètres au nord de Katutura, que Namundjebo-Tilahun gérait personnellement au nom de Joseph Kabila depuis 2013.

Le complexe tentaculaire, entouré d’un mur d’enceinte de deux kilomètres de long, se compose, entre autres, d’une grande villa, d’une piscine intérieure chauffée attenante, d’une cave à vin souterraine et de trois maisons.

Joseph Kabila aurait hérité de la propriété de son père, Laurent-Désiré Kabila, qui a été assassiné le 16 janvier 2001.

Un voisin, qui préfère ne pas être nommé, dit que le père de Kabila a acheté la propriété à l’homme d’affaires  Klaus Nipko en 1999, mais il a fallu deux ans pour se mettre d’accord sur le prix de vente de 8,8 millions de dollars namibiens.

Kabila, La piste Kényane des oligarques biélorusses

Alexander Zingman serrant la main du président Ruto à la State House, à Nairobi.

Les partenaires commerciaux Oleg Vodchits et Alexander Zingman, auparavant actifs au Zimbabwe et en République démocratique du Congo sont  devenus des intermédiaires quasi officiels dans la nouvelle administration kényane.

Oleg Vodchits et Alexander Zingman sont devenus  des personnalités importantes dans l’entourage du président kenyan William Ruto. C’est d’ailleurs comme « conseillers pour les pays du Golfe » que les deux hommes d’affaires biélorusses étaient inscrits, fin février 2023, en sixième et septième position sur la liste de la délégation du ministre kenyan du Commerce lors de son voyage officiel au Qatar.

En 2021, Zingman et Vodchits ont été détenus pendant près de deux semaines en RDC par des agents des renseignements qui les ont interrogés sur leurs liens avec l’ancien président Joseph Kabila.

Libéré le 30 mars 2021 au petit matin après douze jours passés dans les geôles de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Kinshasa, le Biélorusse Alexander Zingman, officiellement patron de la société agricole Aftrade DMCC, avait attiré l’attention de tous les services de renseignement implantés dans la capitale congolaise. L’ ex ambassadeur américain Mike Hammer avait pu avoir accès à Zingman (ce dernier ayant la nationalité américaine), tout comme la consule de Russie Victoria Ignatenko (représentant les intérêts des Biélorusses en RDC, en l’absence d’ambassade à Kinshasa). Les deux diplomates avaient le même objectif que l’ANR : saisir la relation exacte entre Zingman et l’ancien président congolais Joseph Kabila.

Zingman avait également été à l’initiative de la visite de Kabila à Abou Dhabi en février 2021, avant que les deux hommes ne partent ensemble en Zambie et au Zimbabwe. Zingman est très proche du président zambien Egard Lungu et de son homologue zimbabwéen Emmerson Mnangagwa.

Le Kenya s’approche d’un accord d’exonération fiscale de 70 milliards de shillings avec les magnats biélorusses.

Au milieu de ce méga-accord d’exonération fiscale se trouvent deux hommes d’affaires obscurs, Oleg Vodchits et Alexander Zingman.

Le  gouvernement kényan, sous l’administration du président William Ruto, a annoncé son engagement à finaliser un accord de double imposition (CDI) avec la République de Biélorussie. Plusieurs entreprises biélorusses ont déjà conclu des accords pour fournir des machines industrielles et investir dans les zones économiques spéciales du Kenya. Ces accords, soutenus par les deux gouvernements (biélorusse et Kenyan) , devraient générer plus de 70 milliards de shillings kenyans pour les magnats biélorusses impliqués.En plus de l’accord sur les machines agricoles , le Kenya a également signé un accord de 39 milliards de Ksh avec une société de potasse pour investir dans la zone économique spéciale de Dongo Kundu. L’entreprise biélorusse devrait installer une usine d’engrais dans la zone économique côtière, renforçant ainsi le partenariat économique entre les deux pays.

Alors que Oleg Vodchits et Alexander Zingman sont bien installés au Kenya dans le domaine de l’agriculture, beaucoup d’observateurs croient que Joseph Kabila aurait  trouvé refuge au Kenya chez ses amis oligarchs biélorusses proches du Mossad. Notons que Joseph Kabila a entretenu des relations très particulières avec  l’ex patron du Mossad Yossi Cohen.

The quotidien britannique The Guardian à révélé le soutien  de Joseph Kabila a Yossi Cohen alors chef du Mossad pour influencer la procureure de la Cour pénale internationale Bensouda. La relation Kabila-Cohen et les voyages privés de l’ex chef du Mossad en RDC avaient irrité le président congolais Félix Tshisekedi.

Si Zingman est bien actif dans l’agriculture, , l’homme d’affaires a certainement plusieurs cordes à son arc.  Il a été à l’initiative de la venue à Harare en octobre 2020 d’une délégation d’hommes d’affaires israéliens très introduits dans les milieux sécurité et cyber. La délégation comprenait notamment l’ancien brigadier général de Tsahal Shimon Shapira (ex-conseiller sécurité du premier ministre Benjamin Netanyahu). Shapira a de nouveau rencontré Zingman à Abou Dhabi fin 2020, en compagnie de plusieurs hommes d’affaires israéliens dans le secteur de la sécurité.

Selon plusieurs analystes, Kabila aurait  déjà tenté de chercher à reprendre le pouvoir contre Félix Tshisekedi . C’est dans ce sens que Zingman aurait rendu possible la rencontre à Abou Dhabi entre Kabila et certains hommes d’affaires israéliens, comme l’ancien de Tsahal, Shimon Shapira (ex-conseiller sécurité du premier ministre Benjamin Netanyahu).

Zingman, Kabila, Cohen et le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa gardent toujours des relations très amicales et dans cet environnement que Serge Tshibangu cherche à obtenir la neutralisation de Joseph Kabila et de John Numbi.

congovirtuelinfo.com

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