Lors des discussions par visioconférence organisées par le centre de recherche américain « Brooking institution » autour du thème « Challenge et opportunités en RDC », le président Félix Tshisekedi n’a pas caché son mécontentement envers son homologue kényan, William Ruto à qui il attribue d’ailleurs l’échec du processus de Nairobi, lequel avait pour mission de permettre le désarmement et la démobilisation des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Tout en réaffirmant sa volonté d’en finir avec l’activisme criminel de Kigali sur le sol congolais et de ramener la paix dans la partie orientale du Congo-Kinshasa menacée par la coalition M23-RDF, Félix Tshisekedi a accusé ouvertement mercredi 24 juillet, le président William Ruto du Kenya d’avoir pris fait et cause pour le Rwanda dans le cadre des négociations de Nairobi.
Il y a deux processus qui se sont dessinés, le premier, celui de l’Afrique de l’est qui avait été initié par l’ex-président Uhuru Kenyatta, qui, malheureusement, a été très très mal géré par le nouveau président William Ruto. Aujourd’hui, le processus est quasiment mort parce que le président Ruto a pris fait et cause pour le Rwanda. Après, nous avons un autre processus, celui de Luanda qui est issu de l’Union africaine qui avait désigné le président Lourenço comme facilitateur, et nous en sommes là aujourd’hui, bien qu’à plusieurs reprises, le Rwanda ait violé le chronogramme de cessez-le-feu et de retrait de ses troupes, s’est indigné le président Tshisekedi.
La RDC attend des États-Unis plus de fermeté contre le Rwanda
Le chef de l’État congolais a félicité l’administration Biden pour son implication dans la résolution de la crise sécuritaire qui touche l’est du pays, notamment dans les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud-Kivu. Il a, tout de même, recommandé au leadership américain d’avoir plus de regard sur l’Afrique en général, et la RDC en particulier.
Ce que je demanderais aux États-Unis, c’est d’aider la République démocratique du Congo à retrouver une stabilité permanente qui va lui permettre de montrer de quoi elle est capable et de contribuer surtout avec ses potentialités aux problèmes du monde. La RDC, de part sa population, sa dimension et ses ressources, est la solution aux grands défis actuels de l’humanité notamment la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique et l’autosuffisance alimentaire, a souligné M.Tshisekedi.
A chaque tribune, le chef de l’État congolais ne cesse de dépeindre un Kagame mal avisé et obnubilé par le pillage des ressources naturelles de la RDC au profit du Rwanda et ses complices. “Cette guerre n’est pas une invention de la République démocratique du Congo. C’est une guerre pour continuer le pillage de mon pays et faire le bonheur de son régime et de ses complices. On ne peut pas prétendre devenir protecteur d’une communauté d’un pays voisin. Je veux la paix mais pas à n’importe quel prix”, a tranché Félix Tshisekedi qui n’a pas bougé d’un iota sur ses exigences. Toujours intransigeant, il a réaffirmé sa position de ne jamais négocier avec les terroristes du M23.
Les discussions de panel auxquelles le président congolais a pris part, étaient organisées par « Brooking institution », un centre de recherche basé aux USA qui travaille sur les questions de paix, de sécurité et de développement.
Rich Ntumba
OURAGAN
