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Vérité des urnes : Jean Mbuyu gâche tout !

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Me Jean Mbuyu, notable katangais et ancien conseiller spécial de l’ex-président, Joseph Kabila

Les dernières phrases de l’ex-conseiller spécial du président Joseph Kabila Kabange ont subitement relancé le débat sur la vérité des urnes de l’élection présidentielle de 2018.

Jean Mbuyu Luyongola s’adressait à une poignée d’évêques et diocésains en marge du troisième congrès eucharistique tenu à Lubumbashi. Le sécurocrate expliquait les dessous des cartes de la toute première alternance pacifique et civilisée du pouvoir en République démocratique du Congo. Discret, l’ancien Monsieur sécurité de Joseph Kabila a brisé le silence en affirmant qu’il était l’envoyé spécial de Joseph Kabila auprès de Martin Fayulu Madidi pour discuter de la passation des pouvoirs avec Kabila.

Le député honoraire confirme qu’il y a eu un compromis à l’africaine après les élections de 2018. « Nous sommes allés voir Fayulu, il nous a dit pas question, j’arrive au pouvoir, je vous envoie en prison », a-t-il affirmé. Des propos qui viennent chambarder l’histoire récente de la passation des pouvoirs entre Joseph Kabila Kabange et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’alors opposant est officiellement devenu le 24 janvier 2019 le cinquième président de la République démocratique du Congo. C’est la première passation des pouvoirs pacifique, succédant ainsi à Joseph Kabila sous le serment : “Moi, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilomobo, élu président de la République démocratique du Congo… ”.

Le nouveau président avait prêté serment dans l’enceinte du palais présidentiel (Palais de la Nation) de Kinshasa. Avant de recevoir l’étendard national des mains du président sortant Joseph Kabila, un exemplaire de la Constitution et les armoiries, sous les ovations de milliers de ses partisans mêlés aux officiels. Ce jour-là, les combattants majoritairement de l’UDPS (parti présidentiel) avaient rappelé à Félix Tshisekedi de ne pas oublier que papa avait dit : « Le peuple d’abord ». Jean Mbuyu Luyongola rappelle que tout récemment, en 2018, « nous avons perdu les élections, nous du gouvernement (FCC), la question qu’on devait se poser ce qu’on va faire ? Une fois de plus, les généraux étaient là. Ils ont dit bon, nous nous ferons notre travail. Et les résultats étaient là. Le président m’a dit : Monsieur le conseiller spécial, que pensez-vous ? J’étais envoyé pour négocier avec Martin Fayulu qui dira que moi, il n’est pas question de pouvoir, vous allez en prison. Nous avons appelé la Monusco, nous avons parlé avec certains diplomates. Et on s’est dit, nous allons voir Félix. Donc, c’est le régime que nous avons présentement. Mais il y a toujours cette question de la décision. Et il y avait aussi cette question des dignitaires présents », a révélé l’ancien spécial.

Vive réaction de Fayulu

L’ancien collaborateur de Joseph Kabila Kabange a jeté le pavé dans la marre. Sa brève communication a suscité des vives réactions dans tous les camps politiques du pays. D’abord chez les fayulistes qui s’estiment victimes de la confiscation d’une victoire méritée. Martin Fayulu a réprimandé Jean Mbuyu Luyongola. « Je retiens de la sortie médiatique de Me Jean Mbuyu l’aveu qu’ils ont volé le pouvoir du peuple et l’ont confié à un receleur. Ce qui est sûr, Me Mbuyu et son équipe n’ont jamais discuté avec moi. “Aucun vice n’est beau, mais le plus laid de tous, c’est de mentir”. Arrêtez de distraire les Congolais », a-t-il tweeté. Quelques mois auparavant, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa avait placé un caillou dans le débat sur l’alternance de 2018. « Un accord politique a été conclu et je demeure convaincu qu’il ne faut pas le jeter dans les poubelles de l’histoire », propos confiés à travers une interview accordée à Jeune Afrique.

Le prédécesseur de Denis Kadima avait ainsi révélé que l’accession à la magistrature suprême de Félix-Antoine Tshisekedi est le fruit d’un accord politique, qui avait été conclu entre les politiques afin d’éviter à la République démocratique du Congo un bain de sang.

Rassurant ensuite dans une émission télévisée avec Jean-Marie Kassamba de Télé 50, il martela : « En RDC, les alliances politiques ne sont pas dictées par l’idéologie, mais par la poursuite d’intérêts opportunistes. D’ailleurs, ceux qui, hier, chantaient les louanges de Joseph Kabila sont les mêmes qui, aujourd’hui, font l’apologie de son successeur », avait-il renchéri.

Jean Mbuyu Luyongola fut nommé conseiller spécial de l’ancien chef de l’État en matière de sécurité par ordonnance présidentielle lue le jeudi 15 février 2018 dans la soirée à la télévision publique (RTNC). Le flic avait remplacé à ce poste le regretté Pierre Lumbi Okongo, révoqué depuis septembre 2015, à la suite de son adhésion à la plateforme politique de l’opposition G7.

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